Juste envie de faire un petit clin d'oeil à ces trois terreurs, qui m'ont tenu compagnie pendant mon enfance, parce qu'ils ont mine de rien sacrément compté, même si deux d'entre eux sont partis très / trop vite.
Loucoum, c'est le premier qui est entré dans ma vie, je devais avoir quelque chose comme 7 ans.
Il tenait son nom de sa couleur et de ses longs poils, qui lui donnaient un aspect "sucré" (ne cherchez pas, les associations d'idées de ma demi-soeur, qui l'a baptisé, sont des fois étonnantes !).
C'était un des chatons d'une portée de la chatte de ma demi soeur...
Il était encore tout jeune, un an, quand il nous a quitté : nous ne le savions pas (vu que sa mère n'était pas diagnostiquée), mais sa mère lui avait transmis le sida du chat. Un jour, il s'est mis à aller pas trop bien, ma cousine (qui devait aller chez le véto avec son chien donc a fait voyage groupé) l'a amené chez le véto. Il lui a prescrit des antibios. Il semblait aller mieux, alors on était rassurés... Mais quand les résultats des analyses sont arrivés, ça a été la claque : FIV. A un stade assez avancé. C'était il y a pas mal d'années, les traitements tenaient moins la route que maintenant, et mes parents ont décidé de le faire piquer, pour lui éviter de souffrir.
Un mercredi après midi, je suis rentrée de l'école, je cherchais Loucoum, et ... ma mère m'a dit qu'il avait été endormi. Je n'ai pas pu lui dire au revoir, et j'avoue que j'en ai voulu longtemps à mes parents de ne pas m'avoir prévenu avant, pour que je puisse lui dire au revoir.
Pas très longtemps après la mort de Loucoum, ma mère est venue me chercher à l'école. Elle avait une grosse griffure sur la main. Je lui ai demandé ce qu'elle avait fait, elle m'a dit "tu verras à la maison". Maison où j'ai trouvé Poussy, petit chat tigré, qui avait déjà pris ses marques dans l'appart, en quelques heures, comme s'il était chez lui depuis toujours !
Ma mère voyait ce chat errer dans la rue, pas en très bon état (maigre, tout ca) depuis plusieurs jours. Un jour, elle a vu une annonce d'une dame cherchant son chat, perdu, qui correspondait à la description de ce petit tigré. Elle a pris le chat à la maison pour appeler la dame sans que le chat ne parte entre temps... Il s'est avéré que ça n'était pas le chat de la dame.
Ma mère a voulu le remettre dehors, se disant qu'il était peut-être quand même à quelqu'un, que quelqu'un allait le chercher. Sauf que, arrivé en bas de l'immeuble, quand ma mère a ouvert la porte, il y avait un chien dans la rue. Le chat n'a pas aimé tomber nez à nez avec un berger allemand, a griffé la main de ma mère pour se dégager, et.. est directement remonté les escaliers jusqu'à l'appart' de mes parents (et de moi, à l'époque ^^). Il a attendu ma mère en miaulant devant la porte, et à peine la porte ouverte, il a couru se coucher sur le canapé. Le message était clair : monsieur était chez lui !
On l'a eu pendant environ trois ans. Le problème, c'est que bien que ma mère l'ait fait castré dès qu'on l'a eu, il n'a jamais pris l'habitude de rester dedans. Il profitait de chaque opportunité, y compris sauter par la fenêtre (heureusement pas très haute, premier étage) pour aller dehors. Pour le coup, nous le laissions sortir : il devenait complètement dingue quand on essayait de le garder dedans contre son gré.
Et un jour ce qui devait arriver est arrivé : il a été heurté par une voiture.
C'est une copine à moi, qui venait jouer chez moi, qui a sonné en disant à ma mère que notre chat était dans la rue, mort.
Je ne l'ai pas vu, moi, mais selon ma mère, il avait juste l'air endormi. Il n'avait pas été écrasé. D'après ses blessures, le véto pense qu'il a été heurté à la tête, et qu'il est mort d'une hémorragie interne.
J'ai mis longtemps à arrêter de le chercher dès que j'ouvrais les yeux le matin... Le "Poussy, tu es où ?" mal réveillé qui laisse place au "ah non..." me fout encore les larmes aux yeux à y repenser.
Et, last but not least, Timmy. Timmothée, de son nom officiel, mais ça faisait vraiment trop shampoing à notre gout.
Sa mère était une persane. Des connaissances à nous en faisaient l'élevage. Un jour, madame s'est échappée, et a inopinément fait des folies de son corps avec le bon gros chat de gouttière de leurs voisins. Les chatons, très mignons, avaient tous été donnés facilement, sauf celui ci.. qui avait été ramené à ces connaissances, parce qu'il avait, dès tout petit, la désagréable habitude de crotter dans la baignoire (habitude qu'il n'a d'ailleurs jamais perdu, l'andouille).
Ce chat a toujours été "étrange" dans ses comportements, alternant moments très calins et agressivité à outrance, pissant dans les affaires de mes amis quand ils venaient à la maison (qui a dit "possessif" ?) si j'avais le malheur d'en oublier de le gratouiller à sa guise.
Il a d'autant plus pété un plomb à la mort de mon père, qui était vraiment "son maitre". Il était aussi déboussolé que moi (qui avais 14 ans à l'époque), et a multiplié les comportements bizarres. Il s'est complètement détaché de moi pendant mon adolescence, parce que j'étais peu à la maison : il me démontait le bras dès que j'avais le malheur d'essayer de le caresser, alors qu'il passait ses soirées couché sur ma mère, ce qui me rendait carrément dingue.
Lui a vécu plus vieux que les autres, il avait 14 ans quand il est mort. Ma mère, bien que totalement fauchée, a mis son budget en danger pour une série d'injections de cortisone pour ce pépère, qui faisait des oedèmes pulmonaires. Un jour, elle l'a trouvé agonisant en rentrant chez elle. Il est mort quelques secondes après, on a vraiment l'impression qu'il l'avait attendu pour ne pas mourrir seul.
Même si le vide a été moins présent parce que je ne vivais plus avec ma mère au moment où c'est arrivé, apprendre sa mort m'a fait un sacré choc...
Voilà, envie de leur faire un coucou, à ces trois abrutis. Parce que je les ai aimé très fort, et que c'est en pensant à eux et à tout le bonheur qu'ils m'ont donné que j'ai pris les deux terreurs que j'ai actuellement !