Maltraitance d\’animaux au tribunal correctionnel de Limoges.
Cette prétendue éleveuse avait laissé ses animaux à l’abandon, sans lumière, sans nourriture et dans leurs excréments. La justice a décidé qu’elle n’en aurait plus jamais l’occasion.
« Je n’avais jamais vu ça, quand j’ai vu arriver ces pauvres bêtes, j’ai pleuré. »
Présente à l’audience, Françoise Giraud, bénévole à la SPA, n’oubliera pas de sitôt le jour où les animaux d’Agnès ont été amenés au refuge de Couzeix.
Un état squelettique, le poil abîmé, couverts de puces, des morsures aux oreilles, des yeux crevés…
« La propriétaire dit que c’est seulement en 10 jours que les animaux auraient pu dépérir à ce point, mais c’est impossible. Selon mon expérience, je peux vous dire que ça faisait des mois qu’ils étaient maltraités. »
La propriétaire, elle, n’a pas daigné se présenter à l’audience ni même se faire représenter par un avocat. C’est donc la présidente Fabienne Courrèges qui relate ce que l’avocate de la SPA, Me Anne-Sophie Turpin, qualifiera de « dossier détestable ».
En septembre 2010, les gendarmes interviennent pour une autre raison au domicile de cette dame de 41 ans, à Bussière-Poitevine.
Ils constatent aussitôt que les animaux qui vivent là, cinq chiens – deux bergers allemands, deux carlins et un bouledogue français -, présentent des symptômes de malnutrition avancée.
Les chiens vivent dans un garage seulement éclairé par le hublot de la porte, au sous-sol, sans nourriture ni eau, sur un sol jonché d’excréments.
Les explications de la propriétaire ? Elle est partie en vacances dix jours avec son nouveau compagnon, en demandant à son ex-mari de s’occuper des animaux et celui-ci a failli à sa mission.
Un peu court pour les gendarmes, qui se rendent également compte que la dame, qui a obtenu son inscription en tant qu’éleveur, ne tient pas de registre de suivi sanitaire et pas davantage de registre d’entrées et de sorties alors qu’elle a déjà procédé à plusieurs ventes de portées.
Dans les dossiers, ils retrouvent également une procédure à son nom, datant de janvier et concernant des maltraitances sur animaux domestiques.
« On ne peut pas faire tout et n’importe quoi sous prétexte qu’il s’agit d’animaux, surtout quand on se prétend éleveur ! », s’indigne Me Turpin qui réclame des dommages et intérêts au nom de la SPA et demande au tribunal si, dans le cadre de la loi, il est possible de lui retirer définitivement les animaux.
Une question que se pose aussi le vice-procureur Jean-Pierre Dartenset qui souligne combien la prévenue « a montré les limites de son rapport aux animaux » et demande qu’on lui interdise définitivement d’en détenir chez elle.
Les condamnations. Le tribunal accédera à toutes ces demandes. Il condamnera d’abord Agnès à un mois de prison avec sursis, à sept amendes de 70 euros et une amende de 50 euros pour les diverses infractions relevées, à verser 1.200 euros de dommages et intérêts à la SPA ainsi que les frais de justice engagés à hauteur de 700 euros.
Enfin, puisque le code pénal le prévoit effectivement, le tribunal “confisquera” les animaux, confiés à la SPA et prononcera à l’encontre de cette éleveuse indigne, l’interdiction définitive de détenir des animaux.